La gueule de bois désigne la combinaison de symptômes mentaux et physiques négatifs, ressentis après la consommation d’alcool, à partir du moment où la concentration d’alcool dans le sang diminue (1, 2). Bien qu’il soit plus tentant de se diriger vers les fastfood, et toute autre nourriture malsaine, manger sainement est en fait un bien meilleur remède contre la gueule de bois. Dans cet article, nous avons à la fois expliqué la gueule de bois et listé nos recommandations nutritionnelles pour toi !
D’un point de vue nutritionnel, l’alcool est une source élevée de calories, mais on dit aussi que ce sont des calories « vides« , c’est-à-dire qu’elles contiennent peu de micronutriments bénéfiques, comme les vitamines et les minéraux, que l’on trouve normalement dans la plupart des sources alimentaires (3). Le principal site du métabolisme de l’alcool (on l’appelle éthanol) est le foie et 1 gramme d’alcool produit 7 kcal d’énergie.
Ainsi, la consommation régulière d’alcool peut être une source importante de calories, car la bière contient environ 150 kcal par 300ml et 1 verre de vin blanc contient environ 125 kcal. Ainsi, une personne peut facilement consommer 200 à 500 calories ou plus par jour en buvant 2 à 3 verres. Etant une source de calories indésirables et vides, l’alcool est donc un réel frein pour un objectif de perte de poids.
Les symptômes physiques de la gueule de bois sont la fatigue, les maux de tête, une sensibilité accrue à la lumière et au son, la rougeur des yeux, les douleurs musculaires et la soif. Des signes d’une activité accrue du système nerveux sympathique (c’est le système qui est activé en cas de stress) peuvent accompagner la gueule de bois, notamment une augmentation de la pression artérielle systolique, une accélération du rythme cardiaque (c’est-à-dire une tachycardie), des tremblements et des sueurs. Les symptômes mentaux comprennent des étourdissements, l’impression que la pièce tourne (vertiges) et d’éventuelles perturbations cognitives et de l’humeur, notamment la dépression, l’anxiété et l’irritabilité (4).
De plus en plus, des publications scientifiques traitent des conséquences négatives de la gueule de bois sur le fonctionnement cognitif, notamment la mémoire (5-8), et de la mise en danger potentielle d’activités quotidiennes comme la conduite d’une voiture (9, 10).
Tout d’abord, il faut noter que les recherches sur la pathologie de l’alcool et les recherches sur les remèdes nutritionnels de la gueule de bois restent limitées. Néanmoins, nous te transmettrons les informations importantes que nous avons trouvées dans cet espace limité.
Les revues sur les mécanismes suggèrent une variété de causes possibles de la gueule de bois (11, 12, 13), telles que :
Les marqueurs ci-dessus sont des déterminants potentiellement importants de la gravité de la gueule de bois.
L’alcool entraîne une augmentation de la production urinaire de l’organisme (c’est un diurétique). La consommation de 50 g d’alcool dans 250 millilitres (mL) d’eau (soit environ 4 verres) entraîne l’élimination de 600 à 1 000 mL (ou jusqu’à 1 litre) d’eau en plusieurs heures (14). La transpiration, les vomissements et la diarrhée sont également fréquents pendant une gueule de bois, et ces conditions peuvent entraîner une perte supplémentaire de liquide et des déséquilibres électrolytiques.
Le sodium, le potassium, le chlorure, le magnésium et le calcium sont les principaux électrolytes. Rester hydraté est le meilleur moyen de maintenir l’équilibre électrolytique. C’est un remède contre la gueule de bois aussi. Donc, tu peux boire de l’eau ou de l’eau minérale naturelle. Voici les autres sources des électrolytes :
L’alcool irrite directement l’estomac et les intestins, provoquant une inflammation de la paroi de l’estomac et entraînant l’accumulation de composés graisseux dans les cellules du foie. Il faut eviter des aliments riches en graisses qui peuvent augmenter à la fois l’irritation et l’inflammation de l’organisme.
Plusieurs altérations de l’état métabolique du foie et d’autres organes se produisent en réponse à la présence d’alcool dans l’organisme. L’alcool peut entraîner une hypoglycémie (c’est-à-dire un faible taux de glucose ou une altération du taux de sucre sanguin) (15). Une consommation accrue de fibres peut réduire l’inflammation du côlon (provoquée par l’alcool) et peut être bénéfique pour les réponses glycémiques (taux de sucre sanguin).
Deux nutriments sont connus pour jouer un rôle important dans le métabolisme et le catabolisme de l’alcool, ce sont l’acide nicotinique (une forme de vitamine B3) et le zinc (16, 17). L’apport alimentaire de ces micronutriments est nécessaire, car l’organisme est incapable de les synthétiser (18, 19). Les autres nutriments ne semblent pas avoir une influence directe significative sur le métabolisme de l’alcool. En revanche, nous pouvons observer des carences nutritionnelles pour certains de ces autres nutriments en cas de consommation chronique et excessive d’alcool.
Aliments riches en zinc : viande, crustacés (ex. huîtres) et légumineuses, comme les lentilles et les haricots.
Les aliments riches en acide nicotinique (ceux qui contiennent des niveaux élevés de niacine ou de tryptophane) : viande, poisson et volaille, avocat, cacahuètes, céréales complètes et champignons.
Des études démontrent que la gravité de la gueule de bois est associée à une plus grande consommation d’aliments malsains (20). Cependant, la malbouffe devrait être la dernière chose à attaquer comme remède à la gueule de bois. En effet, l’alcool a des effets toxiques sur l’organisme et une alimentation équilibrée est nécessaire après la consommation.
Lorsque l’on consomme de l’alcool, manger réduit réellement le taux de concentration d’alcool dans le sang, diminue l’absorption et ralentit le métabolisme (21-23). En particulier, les repas « hautement énergétiques » peuvent ralentir le métabolisme de l’alcool et réduire le degré d’intoxication subjective (24-26). En revanche, les plats riches en graisses n’ont pas cet effet. Selon des études, un régime riche en graisses combiné à la consommation d’alcool contribue à retarder la cicatrisation des blessures cutanées en augmentant la phase inflammatoire et en favorisant le stress oxydatif (27).
Un autre mythe concerne l’artichaut. Avec ses propriétés dites détoxifiantes, on entend souvent qu’il serait un excellent remède pour diminuer la gueule de bois, mais qu’en est-il réellement ? Pour répondre à cette question, une étude (28) a observé l’évolution de la gueule de bois sur un groupe ayant consommé de l’extrait d’artichaut. D’après les résultats, il serait pas spécialement efficace que ça pour diminuer les symptômes.
Pour ce qui est des sucres tels que le fructose et le glucose, une étude menée par Ylikahri et al. (29) n’a pas mis en évidence d’effet significatif sur le métabolisme de l’alcool ou la gravité de la gueule de bois.
En revanche, d’autres remèdes populaires, comme le fait de boire à nouveau le lendemain, ne font que retarder l’inévitable gueule de bois. Par contre, boire de l’huile d’olive peut ralentir le métabolisme de l’alcool. Comme nous l’avons mentionné précédemment, le fait de manger quoi que ce soit en buvant ralentit le métabolisme de l’alcool.
Les nutriments suivants sont impliqués en cas d’alcoolisme long et sévère. Cependant, tu peux faire particulièrement attention à ces vitamines et minéraux en cas de consommation fréquente d’alcool. Tu peux consommer ces nutriments avant et après la consommation d’alcool comme remède à la gueule de bois.
Types de carences en nutriments causées par une consommation excessive d’alcool et les signes et symptômes associés :
Déficit nutritionnel sélectionné | Signes/Symptômes | Sources alimentaire |
---|---|---|
Magnésium | Résistance à l’insuline, crampes musculaires | Graines et noix, légumes à feuilles vert foncé |
Sélénium | Myopathie, cardiomyopathie | Noix du Brésil, fruits de mer, viandes, céréales et autres grains, et produits laitiers. |
Vitamine B1/Thiamine | Syndrome de Wernicke-Korsakoff, symptômes neurologiques | Céréales complètes, viande et poisson |
Vitamine B2/Riboflavine | Glossite, chéilite et atrophie des papilles linguales | Produits laitiers, viande et poisson |
Vitamine A/Rétinol | Adaptation anormale à la lumière, peau rugueuse | Foie, poisson, œufs et produits laitiers |
Vitamine C | Scorbut avec purpura et pétéchies | Fruits et légumes : Agrumes, baies, tomates, pommes de terre et légumes à feuilles vertes. |
Vitamine D | Altération du métabolisme osseux, altération de la barrière intestinale/fonction immunitaire | Produit laitiers, viande, poisson, fromage, œufs |
Vitamine E | Stress oxydatif | Noix, graines et huiles végétales |
Niacine (Vitamine B3) | Photosensibilité de la peau, confusion, pellagre | Œufs, cacahuètes, volaille, viande et poisson, céréales complètes, légumineuses et graines |
Glutathion | Stress oxydatif | Aliments verts : asperges, avocats, concombres, haricots verts et épinards |
Ce tableau est adapté de l’article de Barve et al. (30).
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Photo de couverture : Photo de karlyukav sur Freepik.com